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31 mai 2009 7 31 /05 /mai /2009 22:59
Nous avons emménagé dans notre maison fin septembre 2008.
Nous y avons donc passé un hiver plutôt rigoureux et une partie de l'été précédent, alors que nous y réalisions les travaux de finition (peintures, sols, etc.).
Nous avons pu alors vérifier le bien-fondé de partis-pris qui peuvent sembler au quidam, voir à l'amateur de maisons passives, un brin déplacés, ou encore peu pertinents d'un point de vue théorique.
C'est la synthèse de l'observation de notre mode de vie (nous sommes amateurs des expositions EST-OUEST, nous n'aimons pas les espaces sur-chauffés ou trop frais) et de l'observation du site qui ont déterminé nos choix d'ouvertures, d'expositions, d'espaces de vie, et notre façon d'envisager comment chauffer la maison.
Bien entendu, ce sont aussi les contraintes économiques du projet (d'un coût modeste) qui ont limité les investissements dans la production d'énergie. Notre logique a été la suivante : puisque nous avons investi dans une qualité structurelle (ossature bois / dalle bois / isolation en ouate de cellulose / plaquage en Fermacell) il n'est donc pas nécessaire d'un gros apport d'énergie pour chauffer la maison. Dans cette logique, les convecteurs électriques, conjugués à un poêle de qualité, semblaient bien remplir une fonction de chauffage transitoire à faible coût (puisque le coût d'installation est faible et qu'il n'y a pas d'entretien).
Nous pouvons donc qualifier nos choix de pragmatiques et notre approche de "plutôt concrète"; et c'est sans doute pour cela qu'elle ne converge pas rigoureusement avec ce que nous aurions dû faire dans une logique de construction de type "passive" et avec la logique d'une étude thermique traditionnelle (c'est à dire théorique, faite avec un logiciel).
Mais il nous a semblé qu'un projet de construction de maison individuelle est finalement complexe au point qu'on ne peut pas appliquer des systèmes sans réfléchir dans le détail, au risque de reproduire l'effet que l'on cherche à évacuer : c'est à dire réaliser des maisons de constructeurs en série, et impersonnelles.
Puisqu'on parle de "maison individuelle" il s'agit bien de construire du "personnel" adapté au mode de vie des habitants, dans un respect le plus strict possible de l'environnement.

OBSERVATIONS :

HIVER
Sur huit convecteurs (+ un sèche-serviette), seuls 5 convecteurs ont réellement fonctionné et 3 ne se sont jamais déclenchés. Les 5 convecteurs fonctionnaient deux heures par jour, entre 6h. et 8h., le matin.
Lorsqu'il faisait très froid et que nous devions rester sur place, nous allumions notre poêle, un Bullerjan de 6 kw.; celui-ci chauffait à plein rendement pendant 2 heures, l'ensemble de la maison était alors chauffé (+ de 20°C).
Vers 11h. le soleil prenait le relais : un rayon, au sud, venait participer au chauffage de la maison. Puis, dans le courant de l'après-midi il y avait toujours quelques rayons de soleil pour réchauffer l'atmosphère grâce au parti-pris d'une grande ouverture de la maison à l'Ouest.
Les rares journées sans ensoleillement en fin d'après-midi, nous relancions le poêle pendant deux heures, vers 16h., puis la maison était à nouveau à une température au delà de 20°C, température qui se maintenait jusqu'à minuit.

ÉTÉ
L'été, puisque le soleil est plus haut, les ouvertures profitent moins de l'effet réchauffant de l'ensoleillement. A ce parti-pris de positionnement des ouvertures, nous avons ajouté deux systèmes simples, voir sommaires, de rafraîchissement du volume principal de la maison :
- un cellier traditionnel, exposé au nord, ventilé et posé sur une dalle béton;
- une ventilation par la dalle (un trou au centre du sol !, au rdc), via le vide sanitaire, qui créé un réel flux d'air frais.
En plus de cela nous avons opté pour un bardage extérieur ajouré qui permet à l'air de circuler entre les planches et le pare-pluie.
L'ensemble suffit à maintenir la maison dans une relative fraîcheur.
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Présentation

  • : Une maison nous anime
  • : Projet d'une maison individuelle commandée en 2007 par Astrid & Thierry Weyd à Marie-Pierre Bernard & Mickaël Tanguy, architectes. L'anagramme : "Une maison nous anime" a été créée par Jean-Claude Mattrat.
  • Contact

Notre projet

L'idée était de concevoir une maison simple avec un budget de primo-acquéreurs sans apport.
De plus la maison devait être adaptée à notre mode de vie ainsi qu'à nos activités professionnelles et associatives.
Nous voulions que notre maison soit conçue par un architecte, cela nous paraissait logique.
Ce projet est situé dans un lotissement, là où il n'est pas possible, à priori, de réaliser autre chose qu'une maison de constructeur (comme c'est le cas sur 90% du territoire national), ce qui correspond à la majorité des projets de constructions de maisons individuelles aujourd'hui.
Ainsi notre choix est pragmatique, il ne correspond pas à un idéal de vie mais à une approche concrète du paysage actuel de la maison individuelle.
Nous avons pu constater que les règlements de constructions sont absurdes mais se veulent raisonnables, ils prônent la notion d'harmonie, sans en connaître la définition, pour justifier une uniformisation et une pollution du paysage qui ne résulte que de l'intelligence des constructeurs à imposer leurs produits standards à un public qui manque de repères en la matière.
En outre, ces lotissements sont dessinés sur plans par des géomètres qui ne tiennent pas compte du paysage; il n'y a pas ou il y a peu de questionnements sur le tissu social, sur la relation avec le reste du paysage construit alentour et sur l'urbanisme.
Etant très investis dans nos activités professionnelles et associatives, il n'était pas question pour nous d'envisager l'auto-construction pour réaliser notre projet : notre maison est un lieu où nous vivons et où nous nous activons une grande partie de la journée, mais pas un projet de vie. Nous n'imaginions pas un jour nous faire construire une maison, nous n'en avions jamais rêvé : c'est le contexte immobilier actuel qui nous a placé dans cette perspective.
Cette démarche a été facilitée par l'intérêt que nous portons depuis une dizaine d'années à des réalisations d'architectes qui tentent de reconquérir le marché de la maison individuelle. Nous avions observé ces expériences avec sympathie car elles ne sont pas très éloignées, sur le fond, de la logique avec laquelle nous menons notre activité associative (les éditions cactus) depuis plus de vingt ans. De la même façon que certains architectes utilisent des techniques de constructions agricoles ou détournent des matériaux industriels au service de réalisation de maisons individuelles sur mesure, accessibles à tous, nous produisons des ouvrages mêlant différentes techniques d'impressions, industrielles et artisanales, de manière à réaliser des projets d'auteurs justes et rigoureux.
C'est pourquoi l'idée d'alternative, dans la logique modeste de battement d'aile de papillon, gouverne nos différents projets.
Même si actuellement une tendance se dessine vers ce type de construction, on peut observer qu'elle se limite à une iconographie séduisante dans des magazines qui font rêver. Nous ne nous reconnaissons bien sùr pas dans cette iconographie et nous observons l'immense écart qui existe entre l'image et la réalité du paysage.
Pour conclure : notre projet est un projet P à un endroit E qui n'a rien d'Utopique (c'est donc un PEU).
C'est un PEU constitué de toutes les particularités liées à la construction (cahier des charges des commanditaires, contraintes locales, accès aux matériaux, gestion des différents corps de métiers, investissement personnel, etc.) qui en font un projet d'architecte rigoureux.
Pour paraphraser Mies van der Rohe, nous pouvons espérer qu'un jour "le PEU devienne le PLUS".

"Faire de la poésie c'est mettre les pieds dans le plat la tête la première."
Christophe Tarkos

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